C'est à une drôle d'enquête que vont devoir répondre les 38 000 fonctionnaires de la municipalité d'Ôsaka. Il leur est en effet demander d'indiquer s'ils ont des tatouages, à quel endroit et de quelle taille sur deux dessins d'être humain de face et de dos.
Le maire HASHIMOTO Tôru a indiqué vouloir mener cette enquête car en février un employé avait montré ses tatouages à des enfants. Cette demande un brin loufoque pourrait faire sourire. Mais il s'agit là d'une affaire sérieuse. D'abord car les tatouages sont encore mal acceptés au Japon, en raison de cette pratique très commune chez les Yakuzas. Demander à un fonctionnaire s'il a des tatouages peut ainsi être sérieusement ressenti comme une discrimination au Japon.
Ce n'est par ailleurs pas la première fois que le maire d'Ôsaka s'intéresse de près à la vie privée de « ses » employés. En novembre dernier, une autre enquête demandait aux employés de préciser leurs préférences politiques. Celle-ci avait à l'époque était vertement critiquée par le Parti communiste japonais qui y voyait une manière d'intimider les syndicalistes ou les militants du PCJ. Hashimoto n'a d'ailleurs jamais caché sa volonté de s'attaquer aux syndicalistes et de les faire surveiller.
Hashimoto Tôru qui vient d'être élu à la tête de la mairie d'Ôsaka, troisième ville du Japon, est souvent décrit comme ayant une forte personnalité. Il tient tête par exemple au gouvernement central en s'opposant à la relance de deux réacteurs dans la préfecture de Fukui. Mais il est souvent critiqué aussi pour la concentration de pouvoir qu'il a instauré à Ôsaka et sa volonté de fusionner la mairie d'Ôsaka et la préfecture d'Ôsaka pour créer une grande métropole sous le contrôle de son parti, l'"Association du coeur" (Ishin no kai). Favorable au régime présidentialiste, il envisagerait de créer son propre parti à l'échelle nationale et de devenir le premier président du Japon.