Il est pour l'heure très difficile de connaître la situation des travailleurs de la centrale de Fukushima, alors que des informations contradictoires sont données. On sait qu'au moins trois personnes sont mortes sur le site, mais la cause de leur mort reste incertaine. Concernant les blessés, Tepco annoncait hier que deux ouvriers avaient reçu des doses de 643 et 678 millisieverts, soit le triple de la norme autorisée fixée à 250 millisieverts par an. On apprenait par ailleurs fin mai que 5000 travailleurs du nucléaire venant d'autres centrales et ayant voyagé dans la préfecture de Fukushima, avaient subi des contaminations interne s. Les compagnies d'électricité ont utilisé un whole-body counter pour mesurer la contamination interne de leurs employés (cf. image). De quoi soulever des inquiétudes sur la santé des habitants de la région.
Par ailleurs, le spectre d'un karôshi ("morts par surtravail") de masse menace le Japon. Dix personnes sont mortes au travail depuis le 11 mars. Des morts par crise cardiaque à cause d'heures supplémentaires trop importantes et/ou de stress.
D’après le Conseil national de défense des victimes de karôshi, une association d'avocats, deux de ces employés seraient morts à cause des nombreuses heures supplémentaires qu’ils devaient faire suite au séisme. « Alors que cela fait trois mois que le séisme a eu lieu, le nombre de morts pourrait augmenter rapidement au moment où de plus en plus de gens atteignent leurs limites physiques et émotionnelles » expliquait hier KAWAHITO Hiroshi, responsable de cette association, au journal Mainichi. Ce nombre assez élevé par rapport à la normale donne une idée de l'effort supplémentaire demandé aux travailleurs japonais et du contournement de droit du travail dans un contexte de crise.